samedi 29 mars 2014

Tourisme : un hôtel au-dessus de l'autel, pour valoriser la cathédrale Sainte-Croix

Cela fait des décennies que les maires successifs d'Orléans essayent de trouver le moyen d'attirer les touristes. Malgré sa position idéale, à une heure de Paris et à l'entrée de la vallée des châteaux de la Loire, Orléans connaît une fréquentation touristique trop faible : on y passe, mais on n'y reste pas.

Le projet du groupe touristique « Faith tourism inc. » réussira-t-il où tant de projets ont capoté ? En tout cas, il réussira au moins à faire parler de lui : le groupe anglo-néerlandais étudie la possibilité d'aménager un hôtel et un restaurant dans une partie de la cathédrale.

« Nous avons une réelle expérience dans ce domaine, et à chaque fois l'exploitation de nos resorts se fait sans gêner le culte » rappelle Johannes Augsburg, ancien directeur du Kruisherenhotel de Maastricht (Pays-Bas) et aujourd'hui directeur pour l'Europe du groupe touristique.


Les cadres de « Faith tourism », en visite à Orléans ces jours derniers sont néanmoins très discrets sur le contenu de leur projet. Il semblerait que leur idée serait d'installer les chambres de l'hôtel dans l'une des tours de la cathédrale, et le restaurant panoramique prendrait place sur la terrasse située entre les deux tours, dans une sorte de halle en verre. Pour preuve cette image (de synthèse), tombée de leur dossier dans une brasserie du centre-ville.

Une chambre aménagée dans une des tours.
(image de synthèse, source LRO)
Aucun responsable politique n'a voulu se prononcer sur ce projet, feignant l'ignorance, dans la majorité comme dans l'opposition.

Pourtant, plusieurs élus municipaux, de gauche comme de droite, avaient l'air très inspiré, le 19 mars dernier, le nez en l'air dans la cathédrale, lors de la messe célébrée pour l'anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie.

Le directeur, Johannes Augsburg, n'est pas surpris par le silence des politiques : « Nous n'en sommes qu'à une phase de réflexion, et nous savons que la période des élections municipales n'est pas propice à la publicité de ce genre de projet, même si ce projet est strictement privé », et se veut rassurant : « Que les catholiques se rassurent, nous n'occuperons pas les espaces dédiés au culte. Bien que fondé par des protestants, notre groupe est très respectueux ». Et d'ajouter que « si le projet se réalise » l'accès à l'hôtel et au restaurant se ferait par la tour sud, dans laquelle serait installé un ascenseur totalement silencieux.

Gageons que ce projet, s'il se confirme, alimentera les conversations des orléanais dont le goût pour les rumeurs en tous genres est, depuis longtemps, bien connu !

Rue Royale : la guerre des arcades

Les arcades de la rue Royale
(photo LRO)
C'est un climat peu propice au commerce qui règne depuis peu, rue Royale, à Orléans.

Les deux associations de commerçants, "le commerce Royale" qui regroupe principalement des commerçants de l'ouest de la rue, et "Royale Orléans" qui rassemble ceux de la partie est, se livrent une guerre qui n'a, pour beaucoup de clients, que trop duré.

Tout a commencé début 2013 quand le magazine professionnel "Commerce citadin" a publié une étude, très controversée, indiquant que les rues avec arcades étaient un atout pour les commerçants.

Tout serait parfait si un des groupes de commerçants ne s'était aperçu qu'il ne bénéficie pas du même nombre d'arcades que le groupe concurrent : les deux rives de la rue, par leur structure, n'auraient pas la même chance. Et de demander donc, à la Mairie, au nom de l'égalité face à la concurrence, de remédier à cette différence de traitement.

Silence embarrassé à la mairie. Silence également à la DDPH (Direction départementale du patrimoine historique) qui a la responsabilité de veiller à l'architecture classée de la célèbre rue orléanaise.

La situation serait risible si elle n'était pas ridicule : les deux associations ne sont même pas d'accord sur le nombre d'arcades, prétendant l'une et l'autre être lésée !

Espérons que cette situation digne du père Ubu se calme rapidement, afin que la plus célèbre rue d'Orléans retrouve un calme propice à son activité économique !